18 Février 2010
Valorisez vos atouts ! Gérez votre stress ! Boostez votre
carrière !
Sur un marché de l’emploi serré comme un expresso, pour ne pas dire tendu comme un string, l’abreuvoir à conseils pour trouver sa voix, sauver sa
place, ou monter les échelons dans notre société, est partout. Le web, les newsletters, les magazines, chacun aborde le sujet. Le bon filon ! Ces conseils, qui fusent de toute part, annoncent-ils
une prise de conscience ? Un regain
d’humanisation ? Une ouverture sur un futur
meilleur ? Il faudrait être dans la peau de Oui-Oui pour le croire.
On est loin d’un monde bon ou meilleur, surtout quand on se trouve du mauvais coté de la barrière, chercheur d’or, l’or que représente aujourd’hui l’emploi, pour être reconnu par la gentry. Or
pour trouver un boulot, il faut se lever tôt ou ne pas se coucher du tout -rencontrer un directeur des ressources humaines notamment tient de l’exploit- !
Finira-t-on par atteindre l’extrême comme dans “Le meilleur des mondes“ d’Huxley ?
Car il me semble que l’on s’approche de plus en plus de sa devise : Communauté, identité, stabilité. Dans Le meilleur des mondes, la société est divisée en groupes et
sous-groupes, d’alpha à epsilon. C’est un monde où les hommes -issus d’embryons conçus en éprouvette- coexistent en harmonie après avoir été conditionnés énergiquement, chimiquement. Assujettis
-surtout les groupes inférieurs : gamma, delta et epsilon- ils ne
ressentent plus rien. On leur a ôté toute envie de réfléchir, et donc de protester. On les maintient dans cet état grâce une drogue qui leur donne l’impression d’être heureux.
Cette technique de reproduction est supposée résoudre les problèmes liés au marché du travail en produisant un nombre précis de personnes selon les
besoins de la société où -étonnant- les castes supérieures méprisent les castes inférieures, qui, elles, admirent l’élite. C’est ballot... mais c’est à lire !
"Le meilleur des mondes“, titre original “Brave New World“, écrit en 1931 par Aldous Huxley